Tabarouette!

Je n’ai jamais dit que j’étais parfaite et j’avoue que je sacre énormément depuis des années. C’est comme ça. Au grand désespoir de mon père qui me reprend à chaque fois que j’ose dire un «gros mot». «Sacre pas ce n’est pas beau!» À la base, je n’ai pas beaucoup de filtre (je suis assez transparente) et j’avoue que des fois ça sort tout croche… mais c’est comme ça et je l’assume.

Jusqu’à tout récemment je l’avoue (beaucoup d’aveux aujourd’hui!!) je n’ai pas eu bon de changer mon beau vocabulaire de gars de chantier! Je ne voyais aucun impact immédiat et je n’y pensais tout simplement pas.

Et là est venu le moment où j’ai entendu répéter mon ti-bonhomme suite à un beau gros mot sorti de ma bouche. Puis il en a eu un autre, et un autre… ok c’est là que je me suis dit qu’il fallait bien que je me botte le cul et que je change un peu mes paroles.

J’ai alors substitué les nombreux sacres que j’ai l’habitude de dire par des «tabarouette», «tabarnouche» et des «crime bine». Bon, ce dernier je ne sais pas d’où ça m’est venu… je le trouve quand même inoffensif. Quelque fois ponctué de «maudite marde, maudit-ci, maudit-ça, maudite affaire!!». Celui là je le dit vraiment souvent. Mais mon gars me dit que c’est un «pas beau mot». Je le trouvais pas si pire… mais encore une fois quand je l’ai entendu de la bouche de mon gars... «tu as raison, ce n'est pas un beau mot!». «Bordel de chnoutte» est ma dernière trouvaille et il fait rire mon garçon. Essai / erreur... je me cherche pas mal!! Je m'échappe encore… je tiens quand même à dire que je fais de très gros efforts (ici je me donne une petite tape dans le dos pour m’encourager!). :)

J’entends maintenant mon garçon répéter ces «nouveaux» mots et me regarder pour obtenir mon approbation… je ne peux lui refuser. Je ne sais pourtant pas ce que la garderie en dit!

Ce qu’il y a de plus ironique dans cette histoire c’est que j’ai entendu quelque fois mon gars dire un sacre que ni mon chum, ni moi ne disons. C’est bien pour dire!

Vous allez me dire de me taire. De passer sous le silence toute exclamation de mécontentement. Mais non! Je ne peux faire ça. Si ça ne sort pas j’explose!

C’est comme en voiture. Je suis du genre à parler constamment. Comme je ne peux plus sacrer, je ne fais pas exprès mais je sors des phrases sans m’en rendre compte. Du genre : «awaye avance!», «les nerfs je fais mon stop», «bon, ça doit être une femme» (oui, oui… je suis désolé mais les femmes en général ne savent pas conduire!). Et là mon gars qui me demande ce que j’ai dit ou il a compris et veux savoir pourquoi je dis ça… et là j’essaie de justifier ou dire n’importe quoi d’autre pour ne pas entrer dans les détails... et là je me dis «pourquoi je n’ai pas fermé ma grande gueule!». Une autre chose à travailler!

Faut maintenant que je trouve le moyen que ces nouvelles expressions fassent autant de bien (à mon moral et mon esprit) que mes bons vieux sacres! Je ne suis certainement pas la seule dans ce pétrin! ;)